Enseignement du calcul intensif : la France à la hauteur ?
By   |  February 12, 2014

Des cursus trop théoriques

Traditionnellement, les plus gros consommateurs de calcul intensif sont l’aéronautique et l’automobile. Mais ils sont en passe d’être rattrapés par les secteurs de la chimie, de la biochimie, de la physique des matériaux ou de l’astrophysique. Dans ce dernier domaine, cependant, il n’y a aucune retombée industrielle. Par voie de conséquence, les équipes sont réduites et la demande ne justifie pas la mise en place de formations. En revanche, en géologie et dans tous les domaines qui touchent à l’environnement, à la sismique ou à la volcanologie, la demande est beaucoup plus forte. On trouve donc plus de formations, mais paradoxalement exemptes de cours de calcul intensif. “Et pourtant, la probabilité que les gens qui sortent de formations en géologie ou en chimie aient à utiliser le calcul intensif est très élevée, quelle que soit l’entreprise ou l’institution pour laquelle ils travailleront“, s’étonne le président du CSCI. “J’en ai discuté avec les géologues, qui m’ont expliqué que les étudiants qui choisissent cette filière sont avant tout là pour faire de la géologie et non de l’informatique…

Le problème ne se situe donc pas uniquement au niveau des professeurs ; les étudiants y ont aussi leur part. Dans les faits, ils n’abordent le calcul intensif qu’une fois en thèse et encore, sur le tas. Et malheureusement, ce “retard” a un impact très négatif sur la qualité des profils qu’on trouve ultérieurement sur le terrain. “Ceux qui ne font pas beaucoup d’efforts personnels se contentent d’utiliser les logiciels des autres“, poursuit Olivier Pironneau, “ce qui ne fait pas avancer la science…

Le problème est loin d’être franco-français, même si, de son point de vue, “certains, comme les Etats-Unis et l’Allemagne, s’en sortent peut-être un peu mieux.” Pour lui, comme pour la majorité des experts que nous avons interrogés, la solution consiste à exposer les étudiants au calcul intensif le plus tôt possible, afin d’identifier les plus intéressés et de leur proposer des cursus combinés. Cela se pratique à Berkeley – en coopération avec le laboratoire Lawrence Livermore. On trouve ainsi des masters combinés dans pratiquement tous les domaines, qui semblent assez bien fonctionner.

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