Enseignement du calcul intensif : la France à la hauteur ?
By   |  February 12, 2014

Au-delà des silos, l’interdisciplinarité

La nouveauté, ici, c’est l’ouverture. “Les universités et les grandes écoles sont structurées verticalement, par thème. On y trouve un département de mathématiques, un département de physique, un département de bio, etc., qui forment de véritables silos quasi hermétiques et empêchent la pluridisciplinarité“, déplore Pascal Frey. “C’est Grenoble qui fut le premier à offrir une certaine perméabilité et nous nous sommes inspirés de ce qu’ils ont fait.” Ainsi, les étudiants en Master qui le souhaitent peuvent suivre des modules qui n’appartiennent pas traditionnellement à leur discipline. “Dans notre Master de maths, par exemple, nous accueillons des étudiants de chimie, de physique ou d’informatique. Ils y suivent les modules qui les intéressent, comme des cours sur les arcanes du calcul parallèle, des schémas numériques, des algorithmes, etc. Nous offrons ainsi une mutualisation des ressources d’enseignement et pas seulement des moyens de calcul…“.

En complément du budget de fonctionnement octroyé par l’UPMC, l’Institut a pu bénéficier d’aides issues des Investissements d’Avenir, notamment celles allouées par GENCI dans le cadre du programme Equip@Meso. L’UPMC a ainsi pu acquérir un calculateur SGI de 1024 processeurs et 16 To de mémoire centrale, ce qui la place au cinquième rang des possesseurs de machines de ce type en Europe. De plus, l’Institut porte un programme interdisciplinaire dans le cadre des laboratoires d’excellence. On trouve ainsi deux axes de recherche dans les domaines de la bio-informatique et de la génomique d’un côté, de la chimie quantique et de la dynamique moléculaire de l’autre. Avec dans les deux cas beaucoup de mathématiques, de calcul haute performance, d’informatique et de physique et chimie théoriques. Doté d’un financement sur neuf ans, l’Institut peut offrir son support à plus d’une vingtaine de thèses et de post-docs, ainsi qu’à quatre postes d’ingénieurs – ce qui est à souligner dans le contexte français. “Chaque discipline a en moyenne deux ou trois thèses à distribuer chaque année. Le programme nous a permis d’atteindre une certaine masse critique, ce qui est une chance unique” se félicite Pascal Frey.

De fait, les premiers résultats montrent un gain de trois ordres de grandeur dans les calculs menés. “Nous avons notamment développé un nouveau modèle multiéchelle en dynamique moléculaire dont les schémas ont été conçus par les informaticiens, les analyses par les mathématiciens et la mise en place par les chimistes“, explique-t-il. “Nous nous sommes aperçus qu’il est infiniment plus rapide et que ses résultats sont beaucoup plus précis. Du coup, ce modèle a été mis en place dans le logiciel Gaussian – auquel nous avons donc apporté notre brique“. Le travail interdisciplinaire prôné par l’ICS commence ainsi à porter ses fruits. Une trentaine de chercheurs sont mobilisés dans les groupes de travail, plus des étudiants de thèse, des post-docs et des ingénieurs. Ce développement de l’interdisciplinarité est même allé plus vite que ce qui avait été anticipé : “Des liens existaient déjà entre les disciplines, mais nous avons joué le rôle d’accélérateur et de facilitateur en fournissant des locaux et des outils comme le mur d’images, dont les chercheurs ne peuvent évidemment pas bénéficier à l’échelle de leurs labos“, conclut Pascal Frey.

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