Enseignement du calcul intensif : la France à la hauteur ?
By   |  February 12, 2014

Reconnaître le calcul intensif pour mieux le promouvoir

Enfin, beaucoup d’intervenants s’accordent à dire que les ressources ne font pas tout, qu’il est également urgent de faire évoluer les mentalités, et pas uniquement chez les professeurs. “Il faut que les étudiants soit exposés au calcul intensif dès la licence“, insiste Olivier Pironneau. “Plus tôt ils découvriront la matière, plus tôt ils seront susceptibles de l’apprécier et plus tôt les professeurs, notamment les plus jeunes, pourront les aider.

Parmi les outils mis en place pour promouvoir le calcul intensif auprès des étudiants, accordons une mention spéciale au label C3I, décerné par un collège académique. “L’objectif de C3I est de permettre aux gens qui ont développé une expertise en calcul intensif lors de leur thèse ou en post-doctorat d’obtenir une reconnaissance qui pourra faciliter la suite de leur carrière dans l’industrie ou la recherche“, explique Jean-Claude André, ancien directeur de recherche à Météo-France puis directeur du CERFACS, qui préside le jury. “Le label C3I m’a permis de voir passer plus d’une centaine de thèses. Il en ressort que nombre d’entre les doctorants développent des compétences en calcul intensif sur le tas, en allant chercher l’information là où elle se trouve et en développant eux-mêmes les éléments manquants.” Le label vient précisément distinguer cette connaissance qui, autrement, ne serait sanctionnée par aucun diplôme ni certificat. “Il faut souvent discuter avec l’étudiant pour se rendre compte de ce qui a été vraiment accompli sur le volet calcul dans la thèse, car ce travail passe généralement au second plan“, précise Jean-Claude André. Et s’il reconnaît que le rôle spécifique des enseignements universitaires est de former les étudiants aux méthodes et techniques de base (numériques, algorithmiques, informatiques), il observe que le volet “pratique” est plus difficile à enseigner. “Ce savoir-faire ne s’acquiert que sur le terrain, lors de la mise en place des applications industrielles” ajoute-t-il en prenant l’exemple de la simulation de la combustion turbulente, qu’il connaît bien. “C’est un domaine où s’est développé en France un ensemble de compétences avec des chercheurs au plus haut niveau, à parité avec le meilleur standard international. Le triangle formé par le CERFACS, l’Ecole Centrale de Paris et le CORIA à Rouen concentre des compétences qui placent la France au premier plan de la recherche et du lien avec l’industrie. La Snecma, Turbomeca et d’autres grands noms du secteur s’appuient très largement sur ces compétences pour innover et pour rester compétitifs.” Démonstration supplémentaire – si besoin en était – qu’avec un peu de moyens, de concertation entre les différents acteurs et de réelles ambitions, la boucle peut être bouclée…

[En détail]

Des prix pour compléter un diplôme

Quoi de plus efficace pour stimuler l’intérêt des étudiants envers le calcul intensif que de les faire participer à un concours comme le prix Bull / Joseph Fourier ou le Gordon Bell Prize, déjà décroché par deux Français ? N’oublions pas non plus les grands challenges de GENCI qui, à l’occasion, met exceptionnellement ses calculateurs à disposition. Ce fut par exemple le cas de DEUS (Dark Energy Universe Simulation), le code de simulation de l’univers exécuté sur Curie en 2012. Le prochain challenge aura lieu en septembre au CINES de Montpellier.

La simulation de l’univers dans sa totalité, c’est le tour de force réalisé par Jean-Michel Alimi et son équipe au Laboratoire Univers et Théories (LUTh). De quoi susciter des vocations chez les jeunes chercheurs ?

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