Le trimestre dernier, l’inauguration de JUQUEEN montrait clairement la détermination de nos amis d’outre-Rhin en matière de calcul intensif. Le système, un IBM BlueGene/Q de 5 Pflops, se hissait directement à la 5ème place du Top500 (c’est-à-dire au premier rang du segment Européen). Ce mois-ci, c’est au tour de SuperMUC, autre système IBM (iDataPlex), de le rejoindre, avec une puissance crête initiale de 3,185 Pflops destinée à passer à 6,4 Pflops sous 18 mois. La transformation, selon un communiqué du Leibniz Supercomputing Center de Münich, se matérialisera principalement par 74 302 cœurs Xeon. Cet arsenal viendra s’ajouter aux 155 656 cœurs déjà présents dans le système, cependant que la mémoire de la machine passera de 340 à 538 To et son espace de stockage de 10 à 19 Po. Bel effort…

Excessives, ces ressources ? Pas vraiment, dans la mesure où SuperMUC, sorte de super généraliste du HPC, est soumis à une charge de travail intensive provenant d’un éventail applicatif figurant parmi les plus larges au monde. Si des applications en biologie et sciences de la vie atteignent déjà quasiment la totalité de sa capacité, il en exécute bien d’autres, de la géophysique à l’ingénierie automobile.

Particularité importante de cette machine, son système de refroidissement liquide lui permet d’atteindre PUE de 1.1, ce qui en fait aujourd’hui un des systèmes les plus efficaces énergétiquement. Ce chifre se traduit par une puissance servie de 0,86 Gflop par Watt consommé, un ratio qu’on aimerait voir se généraliser dans le monde IT en général et HPC en particulier.

L’Allemagne est devant nous dans la course à la puissance machine ? Ne soyons pas jaloux. Grâce à PRACE, SuperMUC, JUQUEEN et Hermit (le calculateur du High Performance Computing Center de Stuttgart) sont également à la disposition de la communauté scientifique européenne sur la base des classiques procédures d’évaluation de projets. La crise économique est profonde, certes, mais la solidarité entre nations du vieux continent n’est pas un vain mot.