HPC et médecine : des avancées décisives
By and   |  January 06, 2014

Le chirurgien est un robot

C’est un fait, la 3D est désormais entrée dans la salle d’opération. Microsoft Research a ainsi mené un projet visant à permettre au chirurgien de manipuler des modèles 3D et de consulter les éléments du dossier du patient sur un écran en salle d’opération, directement via l’interface gestuelle d’une Kinect. Le praticien peut ainsi rester en place. Il n’a plus à quitter le bloc pour aller vers un poste informatique, ni à manipuler la souris pour consulter les données dont il a besoin.

En août dernier, des chirurgiens de l’hôpital de Brême sont allés beaucoup plus loin. Assistés par les chercheurs du laboratoire MEVIS de l’Institut Fraunhofer et de l’hôpital universitaire de Yokohama, ils ont opéré un patient en s’aidant d’une tablette iPad et d’une application de réalité augmentée ! La tablette affichait le modèle 3D du système veineux du foie du malade en direct. Les veines, invisibles par les chirurgiens, venaient se superposer à l’image vidéo du foie délivrée par l’iPad, pour leur permettre d’éviter autant que possible d’endommager des vaisseaux et de prévenir tout risque d’hémorragie grave.

Une opération chirurgicale effectuée en réalité augmentée, sur un iPad, à l’hôpital de Brème.

Ces aides visuelles s’ajoutent à l’arsenal robotique que l’on trouve également de plus en plus souvent dans les hôpitaux pilotes. Jusqu’à aujourd’hui, les robots d’intervention chirurgicale tels que da Vincifonctionnent sur le modèle de la télécommande : les instruments miniaturisé reproduisent les gestes que le chirurgien exécute sur une console, le robot fournissant en plus une vue 3D du champ opératoire. En d’autres termes, ce n’est pas le robot qui opère lui-même le patient. Il assiste le praticien par voie d’imagerie pour en quelque sorte guider sa main.

Un projet de la NSF américaine lancé en 2012 a pour ambition de dépasser ce simple assistanat. Doté d’un budget de 50 millions de dollars sur 4 ans, mené conjointement par des chercheurs des universités de Stanford, Berkeley, Johns Hopkins, Washington et Santa Cruz, il vise à développer des robots collaboratifs qui pourraient assister les chirurgiens de façon beaucoup plus active. Si les implications, notamment au niveau légal, sont loin d’être résolues, des actes simples peuvent déjà être réalisés de manière autonome par une machine. Dès 2009, les bioingénieurs de Duke ont démontré l’efficacité d’un robot capable de localiser par lui-même des éclats d’obus dans le corps d’une victime et de guider une aiguille pour les en extraire. D’abord destinée à une utilisation sur les théâtres d’opérations armées, cette solution devrait également trouver des applications à l’hôpital, notamment en cancérologie pour le placement de sources radioactives au plus près des cellules malignes.

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