HPC et médecine : des avancées décisives
By and   |  January 06, 2014

Diagnostic : le dernier mot à l’ordinateur ?

Chacun connaît Watson, le calculateur d’IBM vainqueur du célèbre jeu télévisé américain Jeopardy. Big Blue, en association avec le centre Sloan-Kettering de New-York et l’entreprise américaine Wellpoint, ambitionne de le proposer aux hôpitaux non pour la recherche ou la préparation d’actes médicaux, mais comme outil de diagnostic. On le sait, Watson est constitué d’un mix de technologies d’indexation de données (IBM Content Analytics), de calcul prédictif issus de l’éditeur SPSS, et de Big Data avec Big Insight, la distribution Hadoop de la marque. IBM a donc fait avaler à son calculateur 600 000 actes médicaux, 2 millions de pages d’articles scientifiques relatifs au cancer, mais aussi et surtout 1,5 million de dossiers médicaux de patients. Bien plus que ce qu’un médecin lira jamais. Résultat, cette masse d’information restructurée permet à la machine, lorsqu’on lui présente le dossier d’un nouveau patient, d’obtenir des diagnostics plus fiables que ceux d’un praticien humain.

Dans le cadre des applications de CAD (Computer Aided Diagnosis), les algorithmes d’analyse d’image permettent aujourd’hui de détecter certaines pathologies quasi automatiquement.

Selon WellPoint, Watson livre un diagnostic correct dans 90 % des cas pour un cancer de la langue – une performance bien supérieure à celle des praticiens spécialisés dont le taux de diagnostic correct dépasse rarement 50 % pour ce type de pathologie. Alors, à quand un calculateur Watson dans chaque service d’oncologie ? Il va falloir attendre un peu car le coût d’acquisition et d’exploitation de cette machine – dont on assure chez IBM qu’elle est tout ce qu’il y a de plus standard (il s’agit en fait de serveurs IBM P Series 750) – la met encore hors de portée des hôpitaux les mieux gérés. IBM propose donc aux équipes d’accéder à ce service de diagnostic via le cloud, en mode locatif.

Sur le papier l’offre est financièrement intéressante, d’autant que Watson présente la particularité de pouvoir être interrogé en langage naturel. On peut donc imaginer les cancérologues interagir avec le calculateur sans trop de peine. Et si IBM a commencé par le cancer, rien n’empêche de faire ingurgiter à la machine d’autres types de dossiers médicaux. Le hic c’est que, contrairement à l’imagerie ou la simulation, la technologie mise en œuvre par Watson est fortement dépendante de la langue en laquelle sont rédigés les documents indexés, et qu’il n’a encore rien démontré en français, en allemand ou en espagnol. Qui aurait un jour imaginé que la médecine à deux vitesses serait fonction de notre langue maternelle…

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