Ces machines, dont l’une des contraintes majeures sera la consommation électrique, permettent à des sociétés comme Qarnot Computing (cf. ci-dessous) de proposer des solutions innovantes en utilisant la puissance dissipée, par l’utilisation du CPU à la demande, comme moyen de chauffage.

Le data center thermiquement distribué

Paul Benoit (Qarnot Computing)
Le chauffage gratuit: un espace de déploiement gigantesque pour le cloud HPC de demain grâce au radiateur numérique Q.rad
Les data centers sont devenus de véritables ogres énergivores. Ce choix de concentration pose des problèmes grandissants d’approvisionnement électrique et contraint la croissance fulgurante du calcul intensif. La gestion de l’énergie est devenue un sujet central dans la course à la puissance de calcul. Dans ce contexte, Qarnot computing a conçu et déploie la technologie Q.rad, radiateur numérique dont la source chaude est constituée de puissants processeurs de calcul. Totalement silencieux, le dispositif reçoit ses instructions de calcul via le réseau Internet par fibre optique et la chaleur dégagée par l’exécution des calculs sur les processeurs embarqués permet de chauffer gratuitement et efficacement tout type de locaux (habitations, bureaux, collectivités…). La technologie Q.rad est une alternative facilement déployable à grande échelle pour répondre à la demande croissante en matière de calcul intensif. Surtout, elle permet aux clients de Qarnot computing de disposer d’une forte capacité de calcul particulièrement économique et écologique.

La banalisation des processeurs et le besoin de puissance croissant avec les mêmes contraintes d’exploitation et de servitude rapprochent aujourd’hui le HPC “numérique” du HPC “sociétal”. L’exposé de la Maison de la Simulation (cf. ci-dessous) a confirmé cette tendance et mis en avant les nouvelles disciplines qui feront de plus en plus appel au HPC dans l’avenir.

Serge Petiton (CNRS/LIFL, Maison De La Simulation)
L’accès aux puissances de calcul, les enjeux sociétaux et individuels
Les puissances de calcul actuelles ou annoncées pour la prochaine décennie permettront des avancées dans de nombreux secteurs socio-économiques. Associées à de nombreuses révolutions en cours, dont celles autour des Big Data et des clouds, les possibilités ouvertes sont loin d’être perçues actuellement. De nombreux nouveaux domaines d’application vont pouvoir bénéficier des écosystèmes qui se mettent en place ; ceux-ci iront probablement de versions centralisées autour de grands projets internationaux jusqu’à des environnements répartis entre pairs et associatifs. Les impacts de ces travaux en cours et à venir vont dépasser les domaines scientifiques habituels du calcul intensif. L’ajout d’analyses ontologiques et sémantiques aux puissances de calcul traditionnelles, sur des données de plus en plus grandes, représentatives et interconnectées, va générer des retombées sociétales importantes, parfois très nouvelles. Chaque individu aura, directement ou non, besoin de puissance de calcul “suffisante” pour en profiter. L’accès à des puissances de calculs importantes pourrait ainsi devenir déterminante à terme pour de nombreuses personnes. Après un rappel des bases, un focus est fait sur l’intérêt de nouveaux langages de programmation (YMP+XMP).

Enfin, les trois présentations de Structure Computation, OVH, et LUNA ont permis de confronter leurs visions de la situation actuelle du HPC pour le SaaS (Software as a Service).

Jérémie Bellec (Structure Computation)
HPC et SaaS scientifique, l’évolution nécessaire des outils SaaS
Le cloud est aujourd’hui envisagé comme un moyen privilégié pour la démocratisation du HPC. Cependant, l’effort à réaliser pour mettre à niveau les outils SaaS constitue un challenge ambitieux qu’il ne faut pas négliger. L’expertise acquise par Structure Computation au travers de sa démarche de conception depuis plus de 7 ans montre que les clés de la réussite se situent d’une part dans le développement du middleware scientifique (la plate-forme PaaS) et d’autre part dans le développement d’un SaaS scientifique au sens large (applications non HPC). Cette expertise est basée sur une remise en question de l’architecture des solutions web standards pour une meilleure adaptation aux problématiques scientifiques qui deviennent plus contraignantes en termes de complexité des données, d’ergonomie, de charge des serveurs, d’automatisation des processus… La solution développée (PaaS) permet aujourd’hui le passage au mode SaaS d’applications scientifiques au sens large. Le passage au “SaaS HPC” se fera par l’amélioration progressive des performances de la solution.

Maël Dréano (OVH)
Le HPC à la demande permet-il la démocratisation ? Vision d’un hébergeur internet
À travers ses offres de HPC à la demande, OVH.com met à disposition de tous des ressources de calcul puissantes, et surtout flexibles. Pour cela, il a été nécessaire d’adapter à la fois les infrastructures matérielles, les environnements logiciels et les modes d’utilisation. OVH.com explique comment lever les barrières qui rendent le calcul intensif difficile d’accès. A travers les ressources matérielles mises à dispositions (nœuds de calcul 4 ou 16 cœurs), l’interface d’accès et d’administration HPC Drive et l’outil de déport d’écran VBridge, OVH.com cherche à rapprocher ses solutions HPC des usages actuels du calcul dans les PME et startups, tout en leur offrant la possibilité de monter en puissance sur la parallélisation de leurs applications (nœuds physiques, réseau d’interconnexion faible latence…).

François Ruty (LUNA)
HPC – Couvrir le dernier km, indispensable pour la démocratisation
Ouvrir le HPC à de nouveaux usages nécessite de proposer aux utilisateurs des applications métier clef en main (frontend) appuyées à une infrastructure flexible (backend). La jeune société LUNA fait ici un résumé des problèmes opérationnels rencontrés et des réponses qu’elle peut apporter. Une étude comparative sur les fournisseurs met en évidence la compétitivité de OVH sur l’offre de puissance de calcul au mois.

Les organisateurs de cette journée très enrichissante tiennent à remercier ici l’ensemble des intervenants et des participants.