Veeam est l’entreprise phare spécialisée dans les logiciels de sauvegarde destinés aux environnements virtualisés. HPC Review s’est entretenu avec son CEO Ratmir Timashev.

HPC Review : pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Ratmir Timashev : Avant de fonder Veeam, j’avais fondé la société Aelita, spécialisée dans les solutions d’administration Windows Server, Active Directory et Exchange. Aelita fut revendue en 2004 à Quest pour 115 millions de dollars. Je suis parti de Quest Software en 2005 pour démarrer une nouvelle entreprise, Veeam que j’ai co-fondé en 2006 avec mon associé Baronovin avec un concept simple, mais précurseur pour l’époque : fournir des solutions de gestion de systèmes pour les infrastructures de serveurs virtualisés, et tirer ainsi parti de la tendance encore émergente à l’époque, consistant à virtualiser les environnements de travail serveur sur base VMware GSX, puis ESX.

HPC : comment en êtes-vous venu à vous positionner aussi tôt sur le secteur à peine émergent de la virtualisation ?
RT : Mon partenaire et moi avons étudié le marché pendant un an, et nous nous sommes aperçus que la virtualisation commençait à prendre la forme d’une tendance. En 2006, après avoir fondé Veeam; nous avons écouté les entreprises pour comprendre leur besoin et avons commencé à montrer un prototype de notre solution que nous faisons évoluer en conséquence. Il nous a fallu un an et demi de développement avant de lancer notre premier produit en 2008. En six ans, notre chiffre d’affaires a atteint 275 millions de dollars, dont 90% provenaient de notre produit phare, Veeam Backup & Replication.

HPC : outre le feedback des entreprises que vous propectiez, aviez-vous d’autres indicateurs en faveur de la virtualisation ?
RT : Oui. Dès 2006, 69 pour cent des sociétés américaines avaient mis en œuvre des environnements virtualisés. L’autre indicateur fut le succès croissant de VMware. L nous est donc apparu logique et pertinent de se focaliser sur ce secteur d’activité qui avait des besoins concrets autour de la gestion et de la sauvegarde de l’infrastructure virtualisée et pas de solution simple autre que coûteuse et propriétaire pour y répondre.

HPC : Comment a évolué l’offre logicielle de Veeam ?
RT : Veeam a développé toute une gamme de solutions destinées à la protection moderne de données spécifiquement pour la virtualisation et nous avons étendu cette approche vers le cloud avec notre Veeam Cloud Connector, destiné aux Datacenters et Cloud Service Providers. Cela part d’un constat simple lié à l’évolution du marché : La virtualisation est désormais le nouveau standard pour le datacenter de l’entreprise – il est la norme plutôt que la niche.

HPC : A quels facteurs attribuez-vous le succès de votre entreprise ?
RT : Nous avons une progression annuelle remarquable de notre chiffre d’affaires de 62% en 2012 et 58% en 2013, et venons de franchir la barre du demi-milliard de dollars de chiffre d’affaires. Nous gagnons rapidement des parts de marché sur les grands acteurs établis de la sauvegarde d’entreprise tels que CommVault et Symantec. Nous gagnons plus de 3.000 nouveaux clients par mois. A ce rythme, je prévois de franchir la barre du milliard de dollars de chiffre d’affaires dans moins de trois ans, en 2018.

HPC : Êtes-vous seul à définir les orientations stratégiques de l’entreprise en matière de développement ?
RT : Non. Nous sommes deux, avec mon associé Andrei, lequel est un scientifique et technologue brillant doublé d’un homme d’affaires remarquable. Il est au cœur de la définition de nos produits, et de la résolution des problèmes de développement rencontrés en chemin. Nous nous sommes rencontrés quand j’étais âgé de 18 ans et étions pensionnaires à l’école. Nous avons grandi ensemble. Devenir scientifique était une profession prestigieuse en Russie quand nous avons reçu nos diplômes de premier cycle dans les années 80.