La sauvegarde sur bande est toujours à la pointe !
By   |  June 30, 2016

Qu’entendez-vous par simplifier les processus de sauvegarde sur bandes ?
La communication vers les utilisateurs et la disponibilité vis-à-vis de ceux-ci est, à mon sens, l’enjeu principal de la technologie bande, et la raison pour laquelle la nouvelle bande Barium Ferrite peut être un succès ou un échec. Je vais vous donner un exemple précis : il m’arrive encore aujourd’hui d’avoir des échanges avec des utilisateurs qui utilisent 5 à 6 jeux de bandes différents, par rotation, afin de sécuriser leurs données au maximum, en cas de perte de données. Je peux comprendre les raisons pour lesquelles ils ont pris de telles décisions il y a une quinzaine d’années, ils n’ont toutefois plus besoin de dépenser autant d’argent en achat de bandes magnétiques, et de temps dans la manipulation de ces bandes. Dans le cas d’une PME-PMI qui ne stocke pas plus que 100-150TB de données, une sauvegarde hebdomadaire plus une seconde copie externalisée suffit amplement pour sécuriser les données. La LTO7 n’a rien à voir avec la LTO4 ni même la LTO5. La capacité de conservation des données sur Barium Ferrite est autrement supérieure à celle de toute autre technologie de bande. Juste pour vous donner un exemple : les bandes LTO3, LTO4, LTO5 et 30% des bandes LTO6 sont fabriquées avec la technologie MP. Les particules métalliques sont faites à partir de Fer (Fe). Elles vont donc naturellement s’oxyder dans le temps. Les cellules qu’elles composent ne pourront, alors, plus générer de processus de lecture/écriture. Il y aura une baisse de performance car ces cellules seront devenues invalides. Alors que la cellule à base de Barium Ferrite est déjà une Oxyde. Il n’existe aucun phénomène de détérioration du à l’oxydation. La bande LTO peut donc maintenir son niveau de performance initial. Autrement dit, l’utilisateur peut considérablement alléger son mode de sauvegarde, il n’a plus besoin de générer autant de copies différentes qu’avant : la sauvegarde sur bande est devenue aussi simple que sur du disque, avec, en plus, toutes les avantages de la bande, à commencer par le fait qu’on peut y conserver les données pendant des décennies. Par contre, je continue à conseiller aux entreprises de ne pas utiliser le même jeu de bande plus d’une année lorsqu’on pratique des sauvegardes quotidiennes : on peut écraser les données et réécrire dessus. Contrairement aux spécifications du Consortium LTO qui indiquent qu’on peut écrire et réécrire plus de 200 fois sur une même cartouche de bande, je pense qu’il est plus sage de se limiter à 50 ou 60 utilisations complètes de la bande. Deux jeux de bandes par an suffisent largement : pour un utilisateur qui doit stocker 60TB de données, deux jeux de 10 bandes par an me paraissent plus que raisonnables. C’est pas cher et ça peut rapporter gros.

Vous entendez par là qu’il faut réduire le nombre de cartouches utilisées par les PME-PMI. N’est-ce pas là un danger pour l’industrie de la bande ?
Qu’est-ce que l’archivage de données ? C’est l’acte de faire une copie du disque sur une bande. J’ai deux enfants adolescents, je prends des photos d’eux car je sais qu’ils vont changer physiquement et que si je ne garde pas des photos d’eux, il ne me restera plus que ma mémoire pour me rappeler de leurs visages à l’âge de 15 ans. Ils vont changer physiquement, c’est certain, autant qu’une donnée informatique stockée sur disque dur. Dans le cas précis du disque dur, c’est encore plus simple : nous savons que les données vont simplement disparaître. Faire une seconde copie sur bande, c’est prendre les données en photos. La bande, c’est un peu comme Hibernatus, on congèle les données afin d’être certain qu’on les retrouvera le temps venu lorsqu’on en a besoin. C’est important qu’on remette cette question en perspective : si le support de stockage qu’on utilise est solide, pourquoi multiplier les copies sur bandes ? Toutes ces années de recherches sur la qualité de la bande doivent servir à quelque chose : simplifier les processus de sauvegarde était une priorité pour les PME-PMI avec lesquelles nous discutions. Pourquoi se priver de ce plaisir maintenant qu’on peut se le permettre ? Par contre, pour ceux qui préfèrent les bandes qui ne sont pas fabriquées avec du Barium Ferrite, je leur conseille encore de multiplier les copies afin de sécuriser leurs données.

La deuxième critique que vous évoquez est le manque de support technique ou de hotline…
Je reviens à ce manque de support envers les PME-PMI. Lorsqu’on observe l’état de la bande aujourd’hui, on constate que la présence de la bande se décrit comme un triangle inversé : la bande est ultra-présente dans les plus grandes entreprise. Pourtant tout le monde a besoin de conserver les données à long terme. Pourquoi donc cette différence ? Tout simplement parce que les PME-PMI ont été laissées pour compte pendant trop d’années : les centres de hotline savent actionner une demande précise qui est formulée dans le sens où ils l’entendent. Si vous les appelez et dites que vous ne comprenez pas pourquoi la vitesse de transfert de votre lecteur baisse de manière dramatique, vous n’êtes pas toujours certains d’avoir une réponse. Par contre si vous les appelez pour dire que vous avez besoin de pratiquer la maintenance de votre tête de lecture, la cause éventuelle de votre problème, ils savent appuyer sur les bons boutons. Si vous dites que vous ne comprenez pas pourquoi vous ne pouvez écrire que 2TB de données sur votre bande LTO6 alors que sa capacité native est de 2.5TB, vous obtiendrez parfois des réponses délirantes, comme le fait que vous n‘avez pas acheté la bonne marque de bande !!! Alors que si vous demandez un upgrade du Firmware, puisque c’est vraisemblablement votre problème, ils sauront vous offrir le service auquel vous aspirez. En gros, les utilisateurs ont besoin de plus d’écoute. Ils ont besoin qu’on règle leurs problèmes plus rapidement. Ils ont même besoin de pouvoir vous contacter pour les questions les plus stupides s’il le faut. Aujourd’hui, on peut facilement régler le problème d’un utilisateur de bandes, pourtant tous les utilisateurs ne le savent pas, et certains m’ont expliqué qu’ils ont tout simplement arrêté d’utiliser des bandes, quitte à prendre des risques, tellement ils en ont eu marre de la suffisance et passivité des supports techniques qu’ils avaient contacté. Par contre, je dois avouer qu’on ne peut pas mettre tout le monde à la même enseigne : certains fabricants de librairie sont extrêmement professionnels, d’autres sont catastrophiques.

Des noms !
Ceux qui sont mauvais se reconnaitront. Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, le fabricant avec lequel je me sens le plus en sécurité, et le plus soutenu, est Oracle.

Si c’est un tel problème, pourquoi ne proposez-vous pas une solution ?
C’est justement ce que nous faisons : nous sommes une bande d’acteurs en Europe qui avons créé un réseau de centres services techniques avec l’aide de fabricants tels qu’IBM, Oracle et Fujifilm, afin d’offrir un soutien permanent et gratuit à tout utilisateur qui désire notre aide. La palette des services que nous proposons se compose de deux manières : il y a le service préventif qui consiste à répondre tout simplement aux questions des utilisateurs, sur un mode hotline en plus personnalisé et plus technique, et un service curatif qui consiste à intervenir sur une bande en cas de problème véritable. Ces spécialistes de bandes capables d’offrir ce genre de services sont des entreprises tels que Media Resources et PMD en Angleterre, UFP en Allemagne, CI90 en Espagne, Cygate en Scandinavie, Diskus en Pologne etc… et bien sûr Octant sur la France et le Benelux.

Au-delà de ces deux critiques que vous semblez résoudre, il y a quand même d’autres points sensibles que vous ne mentionnez pas, à commencer par le fait qu’on reproche souvent à la bande de ne pas être un format ouvert, puisqu’il est enregistré avec un logiciel de sauvegarde et donc pas aussi facilement accessible que le disque…
J’ai déjà entendu ce genre d’argument. La raison pour laquelle je ne le mentionne pas est tout simplement qu’il est faux. Le problème est le même sur le disque dur. A quoi sert un logiciel de sauvegarde ? Principalement à réduire la charge de travail. Lorsque vous travaillez sur un disque dur et que vous n’avez pas beaucoup de fichiers à sauvegarder, vous pouvez le faire manuellement en dans un mode de type ‘’copier-coller’’ pour parler vulgairement. Lorsque la charge de travail est trop importante et que vous avez un nombre très important de fichiers à sauvegarder, il est plus sage d’utiliser un logiciel de sauvegarde qui vous permet de contrôler, ordonner et planifier dans le temps vos sauvegardes de données. Par contre, il est évident que les différents logiciels de sauvegarde ne sont pas compatibles entre eux. De plus, il y a un temps de latence lorsqu’on ouvre un fichier, puisqu’il faut, en quelque sorte, le ‘’dézipper’’ afin de lui rendre son format initial. Vous voyez bien que le phénomène existe lorsqu’on utilise un disque dur. C’est la même chose avec la bande : vous pouvez décider de fonctionner de manière manuelle en installent le logiciel LTFS qui vous permet de pratiquer vos sauvegardes exactement de la même façon qu’avec un disque dur. Par contre, ne lancez jamais de sauvegardes de grandes quantités de petits fichiers sur LTFS, cela prendre un temps dingue : mieux vaut utiliser un logiciel de sauvegarde. Chaque système a ses avantages : le logiciel de sauvegarde est plus facile d’utilisation lorsqu’il s’agit d’écrire des données, alors que le LTFS permet un accès plus facile aux données.

Par exemple, dans l’environnement de la Vidéo professionnelle, ou la télédétection, ceux qui enregistrent un petit nombre de gros fichiers, optent souvent pour le LTFS. Dans l’autre sens une entreprise qui va produire beaucoup de petites factures va plutôt choisir le logiciel de sauvegarde.

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