Le jour où le Big Data ne suffira plus…
By   |  March 01, 2013

Le Big Data – ensemble des technologies dédiées au traitement et au stockage d’immenses quantités de données – fait l’actualité bien au-delà de la communauté HPC. Cependant, au rythme où nous générons des contenus numériques – 90% des ressources créées par l’humanité l’ont été ces deux dernières années ! – même le Big Data aura besoin d’un bon coup de pouce. Comme viennent de le démontrer George Church, Sriram Kosuri et Yuan Gao du Wyss Institute de Harvard, c’est notre propre ADN qui pourrait être la solution durable à ce problème.

George Church en live sur TED

La bibliothèque américaine du congrès compte 35 millions d’ouvrages. Une fois numérisés, il faudrait 233 disques durs de 3 To pour stocker les 700 Téraoctets qu’ils représentent. Rien d’infaisable en soi, mais les trois chercheurs américains ont réussi l’exploit de faire tenir ce volume de données dans un seul gramme d’ADN. Pour y parvenir, ils ont considéré notre vénérable acide désoxyribonucléique comme un dispositif de stockage numérique. Simplement, au lieu d’orienter des particules magnétiques, ils ont réarrangé la composition des molécules. Rien à cela que de très cohérent : après tout, nos brins d’ADN ont pour vocation de garder en mémoire l’ensemble des informations relatives à la moindre cellule de nos organes…

L’ADN, faut-il le rappeler, se compose de quatre bases moléculaires fondamentales : cytosine, adénine, guanine et thymine. L’encodage des informations a mis cette structuration à profit, après traduction intermédiaire en binaire : les 0 dans la guanine et la thymine, les 1 dans la cytosine et l’adénine. Avec des équipements de séquençage d’ADN habituellement utilisés en laboratoire, Church, Kosuri et Gao ont réussi à encoder les 53 000 mots du propre livre de Church – Regenesis: How Synthetic Biology Will Reinvent Nature and Ourselves – en 55 000 brins d’ADN, chacun contenant 96 bits du livre et un pointeur de 19 bits indiquant son emplacement dans l’ordre de lecture – images et liens hypertextes inclus !

Bien sûr, l’enregistrement sur ADN n’est pas la solution miracle au problème du Very Big Data. Le temps d’accès aux données est encore un obstacle, note Church, mais cette approche a pour principal avantage de faire disparaître toute limite théorique au stockage physique. Pour l’heure, aucune date de mise en œuvre commerciale n’est annoncée, mais voilà une technologie à surveiller de près !

Plus d’infos : http://hms.harvard.edu/content/writing-book-dna
 

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