L’administration Obama vient de donner son feu vert au projet Brain Activity Mapping (BAM), une entreprise scientifique de longue haleine (dix ans minimum) et d’une ampleur similaire à celle du Human Genome Project. Puisque nous formons une communauté scientifique unie, il y a tout lieu de s’en réjouir.

L’objectif de BAM est de reconstruire intégralement le fonctionnement et l’activité de l’ensemble des circuits neuronaux qui constituent notre cerveau. Ce défi technologique – c’est comme ça qu’il est présenté par ses instigateurs, non sans raison – devrait permettre de comprendre les mécanismes fondamentaux qui régissent le fonctionnement de notre activité cérébrale et détermine ses pathologies. On pense bien sur à l’autisme, à la schizophrénie et à Alzheimer, mais bien d’autres dysfonctionnement sont en ligne de mire, dans la mesure où ce sont les patterns d’activité de l’ensemble du cerveau qui sont ciblés.

Maintenant, en aidant la science, le président américain a aussi pour volonté d’aider l’économie. Le budget de BAM est estimé à environ 300 M$ par an. Une somme à peu près équivalente à celle du Human Genome Project, qui s’est achevé en avance sur l’horaire et a déjà rapporté, selon une étude de l’administration fédérale, près d’un milliard de dollars. Plus précisément, la même étude indique que chaque dollar investi dans Human Genome Project a déjà généré 140 dollar d’activité économique. Vite, qu’on la fasse circuler à Paris et à Bruxelles !