AMD plus vert que NVIDIA ?
By   |  March 19, 2015

Rencontre avec J.C. Baratault, Manager, Global GPU Computing, AMD

AMD a repris la main sur le HPC «vert» comme en témoigne sa première place au Green500 de novembre. Quelle est l’histoire de ce projet ?
Tout a démarré en mars 2014, lorsqu’AMD a annoncé l’accélérateur serveur S9100. Les performances étaient bluffantes sur les applis professionnelles, en simple comme en double précision. En parallèle, la version station de travail était en développement, sachant que, chez AMD, les cartes serveurs et workstation ont les mêmes spécifications. Sur cette base, il nous fallait démontrer les performances réelles de ces cartes et les compétences AMD en HPC. Pour cela, on ne voulait pas monter un cluster vitrine conçu juste pour un benchmark. En répondant à l’appel d’offre d’un client allemand (GSI), nous avons monté une machine pétaflopique en octobre, composée de 600 accélérateurs FirePro S9150, et le projet a tellement bien avancé que nous avons pu avoir des résultats de bench à temps pour les présenter officiellement au Green500 de novembre et, avec 5,27 Gflops / Watt, obtenir cette première place qui nous a tant fait plaisir. Pour AMD, c’était un projet fédérateur en interne, tant pour l’aspect matériel que logiciel. GSI souhaitait en effet pouvoir travailler en OpenCL car la machine devait être utilisée «en réel», pour de la physique appliquée et des travaux de recherche médicale. Il ne s’agissait pas d’un cluster «temporaire» destiné à être démantelé après les tests…

Prévoyez-vous de garder la tête du classement au Green500 de juillet prochain ?
Vous savez comment se font les tests : tout est basé sur Linpack, bench de référence pour le Top500 et le Green500. Linpack constitue un stress-test pour le matériel, parfois au-delà du raisonnable. C’est en cela qu’il est intéressant pour nous et, bien sûr, on va tout faire pour garder cette première place. Mais la bataille sera rude car nos concurrents ont été piqués au vif ! Cela étant, notre objectif est également de placer de nouvelles machines tout en haut du classement, c’est-à-dire d’amplifier notre positionnement. Et n’oublions pas qu’au final, il faut rester modeste. Un benchmark reste un benchmark ; ce qui compte vraiment, c’est la cohérence de notre stratégie.

Compte tenu des impératifs écologiques globaux, l’efficacité énergétique est devenue une contrainte majeure pour l’informatique de haut niveau, au moins autant que la performance pure. Comment se positionne AMD sur cette question ?
L’efficacité énergétique de nos composants (CPU ou GPU) est aujourd’hui LE critère majeur pour leur conception. Je ne peux pas vous dire mieux… La meilleure illustration de cela, ce sont nos SoC 32 et 64 bits actuels, ainsi que notre partenariat avec ARM pour le développement d’APU 32 et 64 bits.

Justement, à quelle échéance peut-on prévoir l’avènement de puces intégrant un CPU et un véritable accélérateur sur le même die ?
Il est prématuré de parler de produits encore en développement mais, dans les mois qui viennent – disons juin ou juillet – le SoC Carizzo (x86 64 bits) va permettre aux éditeurs et aux centres de R&D de commencer à programmer en environnement ouvert sur cette architecture réellement unifiée. Carizzo par lui-même ne délivrera pas un niveau de performance de classe HPC mais c’est sur cette plateforme que seront basés nos prochains SoC HPC. A ce propos, je veux insister sur le fait que, chez AMD, les architectures x86 et ARM sont considérées sur un pied d’égalité. On a annoncé en 2014 notre stratégie Heteregeneous computing de compatibilité des broches au niveau socket sur les produits x86 et ARM. C’est, dans la perspective de votre question, une avancée majeure.

Et la mémoire ?
Il y a aujourd’hui deux approches, qui vont se compléter dans les mois à venir. D’un côté, les GPU discrets (NDLR : sur bus PCIe). Là, AMD va proposer des cartes GPU de 32 Go avec un bus mémoire 512 bits en GDDR5, pour offrir plus d’espace de stockage aux applications memory-intensive. De l’autre, une nouvelle mémoire dite HBM (High Bandwidth Memory) arrive. Elle va délivrer jusqu’à 512 Go/s, sera d’abord utilisée sur les cartes graphiques grand public et, plus tard, sur des «produits» HPC. Ce sont deux écoles parce que, pendant un certain temps encore, HBM offrira un espace moindre. Pour une capacité mémoire maximale en calcul intensif les accélérateurs restent aujourd’hui la voie royale. C’est, d’ailleurs, ce que souligne le Green500 dans son ensemble…

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