Ralph Schmitt – Sa vision de l’avenir du stockage Flash
By   |  June 03, 2015

Ralph Schmitt, CEO d’OCZ, répond à nos questions et nous livre sa vision de l’avenir du stockage Flash. Marché, Recherche et développement, Horizon 2020… toutes les clés pour comprendre l’avenir du stockage à hautes performances.

1. M. Schmitt, pouvez-vous nous en dire plus sur les produits d’entreprise et la stratégie commerciale d’OCZ ?
Ces deux dernières années, OCZ a connu beaucoup de changements, dont le point d’orgue a été l’annonce de son acquisition par Toshiba pour 35 millions de dollars. Depuis lors, OCZ a fonctionné comme une filiale indépendante sous la propriété de Toshiba. Contrairement à ce qui se passe généralement après une acquisition, OCZ n’a pas été intégré aux unités existantes de Toshiba et toutes les différentes unités d’OCZ (par exemple le marketing, le développement de produit, etc.) sont restées intactes. Pour être honnête, la relation entre OCZ et Toshiba ressemble davantage à un partenariat stratégique, ce qui démontre la séparation entre les deux institutions, mais dans le bon sens du terme.

Toshiba souhaitait préserver l’indépendance d’OCZ dans le but de ne pas noyer le talent de la société dans l’organisation massive de Toshiba. Un des problèmes d’une acquisition vient du fait que la compagnie mère peut ne pas être en mesure d’utiliser tout le talent et les ressources de la filiale, à cause des différences de culture de chaque organisation. En fin de compte, le talent individuel n’est pas quelque chose de concret et d’absolu, comme l’argent qui peut facilement être transféré d’un endroit à l’autre. Il y a divers facteurs environnementaux et culturels à prendre en compte. Par exemple, la passage d’une culture d’entreprise libérale et décontractée vers une entreprise gérée plus étroitement peut empêcher certaines personnalités de s’exprimer, car ils doivent modifier leur façon de travailler et cela peut ne pas leur convenir. L’intégration de deux sociétés aux cultures différentes est toujours un défi majeur, alors garder celles-ci séparées n’est pas toujours une mauvaise idée.

Heureusement, Toshiba a vu les choses du même œil que nous et nous n’avions pas eu le temps ni les ressources pour réaliser le plein potentiel. C’est pourquoi Toshiba a décidé de laisser OCZ poursuivre ses activités commerciales et de recherche et développement en tant qu’unité séparée, en apportant un soutien financier pour la société. OCZ a toujours eu un plan d’action durable et il l’est toujours, il n’y avait donc aucune raison de segmenter la société.

Les deux sociétés se sont également mises d’accord sur l’unification de la stratégie de développement produit. Au départ, il y a eu une période de chevauchement, les deux sociétés avaient leurs propres gammes et essayaient de couvrir le plus de marché possible. Mais dès la mi-2015, il ne devrait plus y avoir d’importants chevauchements de produits. Par exemple, OCZ a cessé de développer sur l’interface SAS, Toshiba ayant davantage d’expertise dans ce domaine. Et il en va de même pour certains disques OEM pour lesquels Toshiba a toujours eu une forte présence. De même, Toshiba laissera OCZ gérer les ventes au détail de la marque, qui concentrera ses activités d’entreprise sur les disques SATA et PCIe. L’idée générale et l’objectif est de complémenter les gammes de chacun, pas d’entrer en compétition.

2. Comment la situation d’OCZ sur le marché s’est améliorée depuis l’acquisition de Toshiba ?
Au sein du groupe Toshiba, OCZ est maintenant en mesure de tirer parti d’un certain nombre de laboratoires Toshiba et d’exécuter des tests beaucoup plus approfondis tout au long du cycle de conception, ainsi que faire des tests et validations plus spécialisés pour répondre aux exigences spécifiques des clients. Durant les premières étapes de l’acquisition, les sociétés avaient des philosophies différentes en matière de validation, ce qui est logique étant donné les cultures différentes. Par exemple, Toshiba se concentrait plus sur la mémoire NAND pendant les essais/la validation (Toshiba est l’inventeur et le principal fournisseur de NAND, après tout), alors que OCZ mettait l’accent sur d’autres aspects sur lesquels il pouvait agir, comme le contrôleur et le firmware.

Les deux sociétés ont donc aligné leurs philosophies afin d’utiliser la même façon de penser pendant le développement et l’essai des produits. Toshiba applique les mêmes standards de qualité pour les disques OCZ que pour les siens et OCZ a adopté plusieurs des processus de Toshiba en termes de contrôle de la qualité. L’aspect essai/validation est juste un des exemples illustrant la façon dont les deux sociétés se complètent mutuellement. L’essentiel est de remarquer que les deux sociétés ont encore beaucoup à apprendre d’elles-mêmes, afin de garantir que les deux sociétés sortent les meilleurs produits possibles.

L’atout majeur acquis par OCZ est l’accès au savoir-faire de Toshiba concernant la mémoire NAND. De loin, la NAND est un simple semi-conducteur (vous appliquez une tension élevée qui génère un champ électrique qui force les électrons à passer, par effet tunnel, de la couche d’oxyde de silicium vers la grille flottante), mais d’un point de vue atomique, il s’agit d’une technologie bien plus complexe. Certains ingénieurs d’OCZ vivent au Japon depuis l’acquisition et commencent à cerner le fonctionnement de la NAND et de ses caractéristiques pour concevoir de meilleurs produits. Dans ce cas, et en particulier pour les optimisations de l’endurance qui requièrent une compréhension très profonde de la NAND, l’accès à cette connaissance et son application sur la conception des produits apportera à OCZ un avantage très important sur le marché.

Un autre élément crucial apporté par Toshiba est l’accès à son approvisionnement en mémoire NAND. Avant, OCZ devait s’approvisionner en mémoire NAND sur le marché libre, et la qualité de la mémoire utilisée pouvait varier. Comme de nombreux composants (et les biens et marchandises en général), la NAND est vendue sur le marché au comptant où n’importe qui peut acheter ou vendre de la NAND. Dans le cas où un fabricant de NAND (ou n’importe quelle entreprise) dispose d’un stock excédentaire, il peut en laisser une partie sur le marché au comptant et le vendre au prix du jour. Il est possible d’acheter de la mémoire NAND directement chez le fabriquant, mais le volume requis est très élevé et vous ne profitez pas des bénéfices du marché au comptant dynamique (une offre et une demande prévisible et l’évolution des prix associée peut être très rentable).

3. Et dans le même esprit, comment a évolué votre R et D ?
Je considérerais OCZ comme étant une solution tout compris pour les besoins de stockage exigeants. Nous maîtrisons tous les aspects de la technologie. Notre flexibilité à personnaliser les solutions en fonction des besoins du client, à tous les niveaux de la chaîne de valeur, nous donne un avantage dans ce marché concurrentiel De plus, comme je l’ai dit plus haut, le leadership de la société mère, Toshiba, dans le secteur de la mémoire flash NAND, garanti à OCZ l’accès aux solutions de dernière génération.

Hormis la comparaison de la stratégie à haut niveau, la coopération s’applique également aux produits individuels. Il a été convenu de laisser à Toshiba le soin de développer les SSD basés sur de la NAND TLC. En effet, la société en développe depuis un certain temps et la conception d’un SSD TLC compétitif requiert de grandes connaissances de la NAND, ce qui est le cas de Toshiba. Il parait évident de concentrer toutes les ressources sur une même plate-forme plutôt que de laisser OCZ et Toshiba dépenser de l’argent chacun de leur côté pour obtenir le même objectif au final. Cependant, pour la première fois, le disque TLC conçu par Toshiba sera également vendu sous la marque OCZ, ce qui est logique puisque OCZ dispose déjà d’un vaste réseau de distribution et du support requis pour la vente au détail. En revanche, Toshiba est très intéressé par le prochain contrôleur JetExpress d’OCZ, je ne serais donc pas surpris de voir des SSD Toshiba équipés du contrôleur JetExpress pour les modèles OEM.

OCZ ayant adapté ses activités de fabrication en devenant partenaire certifié de Toshiba (PTI), une équipe d’ingénieurs expérimentés bénéficie d’une propriété intellectuelle innovante afin de concevoir et développer des solutions de stockage flash capables de se démarquer. La qualité est comprise dans le cycle de conception complet avec une qualification et une surveillance des fournisseurs conforme à la norme ISO 9001:2008.

Aujourd’hui, OCZ s’efforce d’obtenir un équilibre parfait entre performance et qualité, afin de garantir une fiabilité supérieure à ses clients. La qualité est une priorité dans tous ce que nous entreprenons et cela se ressent dans toute l’entreprise, ainsi, nous pouvons nous souvenir de notre objectif principal. Nous avons réalisé des investissements et des progrès significatifs pour assurer la qualité à tous les niveaux de l’entreprise. De fait, les taux de retour et de produits défectueux ont fortement chuté et continuent dans ce sens. Nos gammes de produits actuelles ont un taux de retour global de seulement 0,57 %(*), dont 0,31 % sont avérés vraiment défectueux. Le Vector 150, par exemple, a un taux de défectuosités confirmées de seulement 0,05 %.

La société OCZ actuelle est très différente de la société d’hier. Sa gestion a changé de direction pour une voie durable où l’accent est mis sur le développement à long terme et la validation adéquate. Le partenariat avec Toshiba apporte davantage pour l’aspect qualité et donne également à OCZ l’accès aux connaissances et à l’approvisionnement en mémoire NAND dont il a besoin.

* Ces données concernent les produits en production au 15 décembre 2014.

4. Comment voyez-vous l’évolution du marché du stockage flash dans les 5 prochaines années ?
Il existe plusieurs interfaces disponibles pour les SSD d’entreprise, mais le PCIe est devenue l’une des meilleures. Sa connexion directe avec l’UC de l’hôte permet d’atteindre une latence « proche de zéro. La version actuelle PCIe 3.0 offre une bande passante de 1 Go/s par voie, permettant aux SSD PCIe d’utiliser 4 ou 8 voies simultanément, ce qui équivaut à atteindre une bande passant de 4 Go/s ou 8 Go/s pour chaque appareil.

De nos jours, les serveurs d’entreprise disposent de plusieurs emplacements PCIe disponibles pour le déploiement de disques SSD et peuvent prendre en charge jusqu’à 40 voies PCIe par UC. Un serveur à deux sockets peut donc supporter 80 voies PCIe. Avec un écart de performance toujours plus important entre les processeurs et les sous-systèmes à disques durs des serveurs, les SSD PCIe deviennent fortement recommandés et représentent une opportunité de plusieurs milliards de dollars, appelée à évoluer rapidement lors des cinq prochaines années. À ce jour, le déploiement des SSD PCIe n’en est qu’à sa phase préliminaire.

Afin d’atteindre ces niveaux de déploiement, le PCIe nécessite une interface standard contrôlée par l’hôte. Sans cela, chaque fabricant de SSD doit développer ses propres pilotes propriétaires pour définir la manière dont le SSD se connectera avec l’hôte. La standardisation de l’interface permettra de développer un pilote unique. C’est pourquoi la spécification NVMe (Non-Volatile Memory Express) a été créée, afin de faire une utilisation optimale de l’interface PCIe pour les SSD des plates-formes d’entreprise et client. Le NVMe est un sujet actuel et nous allons en parler plus profondément lors d’une rubrique spécialisée.

Nous pensons que le futur réside dans le PCIe/NVMe et c’est ce sur quoi notre laboratoire d’innovation porte son attention actuellement. Avec l’émergence de l’informatique en nuage (cloud computing), des mégadonnées (big data), de la virtualisation et de la mobilité, le secteur du stockage de données est en train de vivre une métamorphose. Un des résultats de ce phénomène est l’apparition des SSD basés sur des puces de mémoire flash NAND, prenant peu à peu le pas sur le marché des disques dur. Nous sommes des acteurs majeurs de ce passage du disque dur au SSD grâce à nos solutions adaptées pour chaque application. Les solutions logicielles et de stockage en Flash d’OCZ apportent des gains en performances et en réactivité pour une variété de modèles d’utilisation et de charges de travail, de la virtualisation aux centres de données de grande échelle, jusqu’à l’informatique en nuage. Par exemple, notre solution SSD PCIe ZDLX, qui consiste en l’intégration d’une couche matérielle et logicielle, est en mesure d’améliorer les performances d’un environnement de base de données sur SQL Server », affirme Schmitt.

Contribuant à effacer les faiblesses du stockage, les SSD OCZ passent le niveau supérieur en la matière. Nos solutions sont conçues à partir de la combinaison de deux facteurs de base, le coût et les performances. En d’autres mots, pour répondre aux exigences en performances de manière économique tout en améliorant l’expérience informatique dans sa globalité. La grande variété de solutions SSD de l’entreprise comprend de nombreuses interfaces et un riche ensemble de fonctionnalités dédiées aux entreprises, offrant une flexibilité et une efficacité sans précédent pour des systèmes haut débit. Chaque solution est conçue et réalisée avec le plus haut niveau de qualité et de fiabilité, sur lequel les entreprises et les professionnels peuvent s’appuyer pour leurs applications commerciales essentielles.

L’aptitude d’OCZ à savoir marier hautes performances avec économies provient de sa longue expérience avec les industries avides en performance de l’informatique et du jeu vidéo. Nous avons déjà une présence forte dans l’industrie du jeu vidéo, pour laquelle il est important de repousser les performances tout en maintenant un coût réduit. Nous espérons pouvoir adopter la même stratégie pour le monde de l’entreprise.

Prenons un exemple intéressant qui reflète notre expertise : 888.com, l’un des fournisseurs de services de jeux en ligne le plus populaire au monde, rencontrait des problèmes d’engorgement des E/S au sein de son centre de données et de leurs réseaux traditionnels. Comme les ressources étaient consultées par de nombreux joueurs en même temps, le principal enjeu consistait à réduire la pression des E/S de la base de données sur le SAN, ainsi que d’améliorer les performances de la base de données SQL Server. Nous avons simplifié leur système de stockage grâce à notre accélérateur SQL ZD-XL PCIe. OCZ a également réduit la charge d’E/S sur le SAN de 50 %, soulageant ainsi la pression de le charge de travail et améliorant l’efficacité des données d’application. Nous avons limité les problèmes et amélioré le débit de données du serveur SQL de 150 %.

5. … Et par rapport au marché des disques durs mécaniques ?
Les entreprises découvrent sans cesse de nouvelles opportunités en matière de stockage solide sur mémoire flash, les SSD fournissent déjà des performances d’E/S supérieures aux disques durs, de grandes capacités et une variété de formats et d’interfaces, tout en consommant moins d’énergie. La quantité de données stockées au sein des entreprises et par utilisateur a atteint des proportions astronomiques, créant le besoin de fournir les données toujours plus rapidement et efficacement.

Dire que les disques flash remplaceront entièrement des disques durs mécaniques n’est pas la bonne approche. Bien sûr il y aura des environnements exclusivement Flash, lorsque des performances plus élevées sont nécessaires. Mais le plus souvent, nous allons constater une combinaison des deux, les disques durs étant encore le moyen le plus abordable d’archiver les données. Et cela ne changera pas de sitôt.

6. Quel sera le prochain grand lancement de produit d’OCZ ?
Avec l’augmentation des applications d’entreprise, les SSD sont devenus une technologie essentielle pour fournir de façon prévisible les E/S de lecture pour la couche application. Ne pas tenir compte de ces fonctionnalités mène à une augmentation de la charge de travail et à la réduction des performances.

L’une des solutions de stockage phare et récemment lancée d’OCZ, le Saber 1000 Series, est une nouvelle classe de SSD SATA d’entreprise conçue pour les applications intensives en lecture, ciblant le déploiement de grands volumes dans des environnements HyperScale, d’hébergement Web et d’informatique distribuée.

Les clients ont demandé, nous avons fournis. Récemment, OCZ a annoncé l’ajout d’un nouveau modèle de SSD d’entreprise à la gamme Intrepid 3000, le 3700 Series. Les disques Intrepid 3700 ont été spécifiquement conçus pour délivrer un maximum de capacité utile sans sacrifier les performances ou l’endurance. Cela semble trop beau pour être vrai, mais les SSD Intrepid 3700 offrent une architecture de stockage réunissant le meilleur des deux mondes : une grande capacité de stockage et une DWPD complète (écriture de disque par jour).

Dernièrement, la solution PCIe Z-Drive 4500 d’OCZ est une solution Flash complète qui intègre des performances et une fiabilité solides, la protection des données et des fonctions de surveillance pour les applications d’entreprise essentielles qui nécessitent des environnements de données gigantesques. Après qu’une entreprise cliente d’OCZ ait constaté que leur architecture de stockage actuelle n’était pas suffisante pour gérer le trafic de données, ils se tournèrent vers le SSD Z-Drive 4500 d’OCZ pour augmenter les performances de leurs utilisateurs.

Notre gamme de SSD PCIe Z-Drive 6000 compatible NVMe de prochaine génération est actuellement au stade de l’évaluation et sera lancée lors de la seconde moitié de 2015. Il s’agit une solution native PCIe 3.0 NVMe 1.1b, conçue pour un déploiement facile dans son format 2,5 pouces et capable de délivrer des performances extrêmes et une latence proche de zéro, avec son connecteur SFF-8639 connectable à chaud pour un déploiement et une utilisation aisés. Couvrant à la fois les marchés des entreprises et des consommateurs, OCZ a récemment dévoilé la technologie de contrôleur de SSD JetExpress qui sera présentée lors de cet événement. Conçu et développé en interne, JetExpress sera le cœur et l’âme des futures lignes de produits d’OCZ, qu’elles soient natives SATA et PCIe/NVMe et dans de nombreux formats comprend le SATA M.2 et 2,5 pouces.

Dans l’ensemble, OCZ a l’impression d’être sur la bonne voie. La stratégie de développement produit, et particulièrement le nouveau contrôleur PCIe JetExpress, semble extrêmement prometteuse et nous sommes convaincus de son potentiel. Nous travaillons avec acharnement pour regagner la confiance des consommateurs, y compris ceux ayant été déçu par le passé. Nous savons que cela prendra du temps. Mais le nouveau OCZ dispose d’une nouvelle attitude et de davantage de ressources pour les phases d’essai et de validation. Et nous parviendrons à démontrer notre expertise et notre capacité d’innovation avec notre prochaine génération de produits. Alors restez branchés !

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