La sauvegarde sur bande est toujours à la pointe !
By   |  June 30, 2016

On peut quand même imaginer que l’explosion de la création de nouvelles données digitales n’est pas la même chez tout le monde…
Ok, mais d’une certaine façon, je ne suis pas d’accord avec vous. On constate évidemment qu’il existe des secteurs d’industrie qui connaissent une croissance impressionnante en terme de capacité de stockage tels que, entre autres le domaine médical, le Media et divertissement, la recherche scientifique, la télédétection, l’enregistrement d’images satellites, ou évidemment l’environnement cloud et datacenters. A mon sens, le fait marquant ne se porte pas sur ce type de conjonctures. Le plus spectaculaire à mes yeux est le cas typique d’une entreprise, qui, par nature, n’est pas censé rencontrer une forte croissance organique en capacité de stockage, mais qui va utiliser une nouvelle application informatique qui va considérablement changer le montant de données qu’elle va devoir stocker. Telle mairie qui va numériser en 3D les plans de css égouts, ce qui va augmenter de 30% ses besoins en stockage. Un autre exemple est un centre culturel qui va décider de digitaliser un nombre hallucinant d’archives papier, au point de multiplier sa capacité de stockage par deux etc… ce sont souvent de petits progrès dans la vie quotidienne d’une entreprise qui vont constituer cette fameuse croissance mondiale de 4.4ZB créés en 2013 à 44ZB créés en 2020…. Il va falloir absorber toute cette masse de données à stocker : dans l’état actuel des choses, le disque dur ne saura répondre à cette exigence sans laisser les entreprises sur la paille. Dans l’autre sens, on sait que la technologie de bande Barium Ferrite permet de produire une simple cartouche de bande de 220TB de capacité. On connait déjà la feuille de route de la bande LTO jusqu’en 2024-2025 avec des bandes qui vont dépasser les 40TB de données.

Un autre évènement majeur qui aurait pu constituer un facteur décisif en faveur de la bande est cette vague de réglementations et d’obligations légales quant à la conservation de données à long terme…
Malheureusement, autant les grandes entreprises sont conscientes des risques qu’ils encourent et savent se mettre à l’abri, autant nous sommes confrontés à une situation dramatique en ce qui concerne les PME-PMI. Nous sommes pourtant bien informés : il est très facile d’avoir accès aux règlements liés à la conservation des données à long terme. Tenez, je vous ai préparé quelques exemples. Dans la vie de l’entreprise, l’article L.134-2 du code de la consommation stipule qu’il faut conserver les contrats supérieurs à 120 Eu et qui sont conclus par voie électronique pendant 10 ans à partir de la livraison ou de la prestation. L’article 2227 du code civil exige l’archivage des contrats d’acquisition ou de cession de biens immobiliers et fonciers pendant 30 ans ! Dans le domaine médical, on doit conserver les dossiers médicaux en cas d’hospitalisation pendant 20 ans (R. 1112-76 code de la santé publique). On doit conserver un acte de transfusion pendant 30 ans (article R. 1112-2 du code de la santé publique). On pourrait continuer comme ça pendant des heures : les écoles doivent conserver les dossiers médico-scolaires des élèves pendant 20 ans, les registres d’infirmerie pendant 30 ans, et les dossiers de construction de l’établissement avec plans pendant 30 ans pour les marchés passés avant 2008. Décider de conserver ce type de données équivaut à s’asseoir sur une bombe à retardement. Ce n’est pas le job du disque dur de répondre à ce type d’exigences. Chacun sa spécialité : le disque est un réceptacle sans lequel on ne peut pas utiliser un PC, et qui sert à faire des sauvegardes quotidiennes sur du très court terme. Sa nature même ne lui permet pas de durer 10 ans. La conservation de données à long terme est le job de la bande. On peut toujours trouver des points de litiges dans la comparaison entre disque et bande. La bande est plus rapide que le disque, mais un utilisateur peut décider de dépenser des sommes folles afin que la vitesse d’écriture du disque soit comparable à celle de la bande. C’est extrêmement onéreux, mais physiquement réalisable, bien qu’absurde. Par contre, il existe deux points sur lesquels aucune somme d’argent n’arrivera à combler la faiblesse définitive du disque envers la bande : ce sont l’intégrité des données et la conservation de données à long terme. Ceci dit, il faut bien expliquer clairement que toutes les bandes ne se valent pas.

Vous comparez les bandes LTO aux anciennes bandes telles que le DLT ?
Non, je compare des bandes LTO entre elles. En 2011, nous avons assisté à l’apparition des bandes fabriquées avec cette nouvelle technologie dite Barium Ferrite, qui a définitivement révolutionné le monde du stockage de données. Fujifilm fabrique ces bandes, mais on peut également les trouver chez IBM, Dell, Quantum, Qualstar et autres. Les premières bandes LTO fabriquées à base de Barium Ferrite représentent entre 60% et 70% de la fabrication mondiale de la LTO6 (2.5TB – 160MB/s natifs – 1GB de buffer). L’ensemble des bandes entreprises de haute capacité et performance sont fabriquées à base de Barium Ferrite : la 3592 d’IBM et la T10000 d’Oracle. L’écart en performance et fiabilité entre la Barium Ferrite et les autres bandes est tel qu’on ne peut même plus parler du même produit : vitesse de transfert, stabilité d’enregistrement, taux d’erreur en écriture, perte de données dans le temps (durée de vie en archivage), et même durée de vie de l’utilisation du lecteur…

En quoi est-ce que la fabrication d’une cartouche de bande peut influer sur la durée de vie d’un lecteur ?
La tête de lecture au sein du Hard connaît nécessairement une forme d’érosion dans le temps et les différents processus de nettoyage et de maintenance ne font que retarder l’échéance fatale. Lors de son déclin, la tête d’écriture/lecture, perd de sa capacité à isoler les particules sur la bande. Ces particules émettent des signaux afin de se faire repérer par la tête de lecture. Celle-ci est comme nous, pauvres humains : elle devient graduellement sourde. La particule Barium Ferrite a une puissance magnétique bien supérieure aux anciennes technologies de couchage sur bande : en gros, elle crie plus fort, et bien qu’elle devienne dure d’oreille, la tête continuera “à entendre” les signaux de la particule Barium Ferrite plus longtemps que les particules MP (Metal Particles). Fujfilm a justement effectué des tests afin de juger s’ils devaient continuer à utiliser la vielle MP pour laquelle ils étaient déjà N°1 en fabrication ou passer à la nouvelle Barium Ferrite pour la fabrication de la LTO6 en 2012. Le but était de calculer en nombre d’heures, au bout de combien de temps d’utilisation continue, le lecteur commence à perdre ses premiers petits % de performance : il a fallu 3x plus de temps au lecteur utilisant une bande LTO6 fabriquée à base de Barium Ferrite que pour une bande MP pour obtenir la même perte de performance du lecteur.

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