La sauvegarde sur bande est toujours à la pointe !
By   |  June 30, 2016

Est-ce que le Barium Ferrite est cette innovation technologique qui permet de résoudre la croissance de données digitales ainsi que les nouvelles règlementations ?
Précisément. Aujourd’hui la bande 3592JD d’IBM propose 10TB de capacité, 360MB/s avec un buffer de 2GB. La nouvelle T10000E d’Oracle sera lancée entre fin 2016 et début 2017, et on parle d’une capacité de 12TB et d’un nouveau record en taux de transfert entre 380 et 400MB/s. Nous sommes définitivement entrés dans une nouvelle ère. Cela fait des dégâts au sein de la famille de la bande et on assiste à beaucoup de discussions entre ceux que j’appelle les “ritualistes” et les “innovants. Les Ritualistes, qui ont gouverné la bande dans les années 2000 et provoqué son déclin jusqu’en 2012, disaient que quelle que soit sa performance, toute bande doit être conçue de manière à ce que le plus grande nombre de fabricants puisse la fabriquer. Je parle, ici, autant du lecteur que de la bande. Pas étonnant dans ce cas que la LTO6 n’ait proposé un taux de transfert que de 160MB/s alors que la LTO5 lancée 2-3 ans auparavant proposait déjà 140MB/s. Ce lancement de la LTO6 avec 2.5TB de capacité et 160MB/s fut une énorme déception, tant elle manquait d’ambition d’une part et, d’autre part, elle ne répondait pas suffisamment aux besoins des utilisateurs. C’est également un argument utilisé par les fanatiques du disque qui prennent comme prétexte le fait que des fabricants de bandes aient abandonné la course pour souligner un éventuel déclin de la bande. Je voie exactement les choses dans l’autre sens, on vient enfin de rompre avec ce nivellement par le bas qui était en train de tuer à petit feu la technologie de bande. Nous sommes enfin redevenus cette petite famille d’acteurs entre les fabricants et distributeurs, qui a, devant elle, un marché demandeur et un produit qui n’a jamais été aussi performant qu’aujourd’hui, et plus important encore, qui n’a jamais été autant supérieur à la concurrence dans ses spécifications. Les Innovants, qui, à mon sens, ont repris le dessus depuis 2013 ont enfin remis de l’ordre dans la maison : l’idée est qu’il faut produire le bon produit, celui qui répond aux cahiers de charges des utilisateurs, et que ceux qui ont du mal à suivre le rythme en terme d’innovation technique ont toujours le temps de rattraper les échappées. La LTO7 est une bande qui marque définitivement le retour en force de la technologie bande au sein des PME-PMI : 6TB de capacité, 300MB/s de vitesse de transfert, un taux d’erreur en écriture de 1 X1019, l’utilisation intensive du Barium Ferrite, un prix de lecteur extrêmement attractif : que demande le peuple ?

Quels sont les fabricants qui constituent cette échappée ?
Aujourd’hui, lorsqu’on regarde la recherche et développement, ainsi que l’aspect industriel, il est évident que deux fabricants portent la technologie de bande : IBM et Oracle.

IBM et Oracle qui sont en même temps les fabricants de bandes Entreprises ?
A mon sens, on devrait regarder la chose dans l’autre sens. Lorsqu’on parle de bande, par nature, on parle de bandes entreprises, 3592 d’IBM et T10000 d’Oracle. Ces deux technologies sont le critère absolu de l’excellence en termes de stockage de données. Autrement dit le couple Alpha du stockage. Ce sont les technologies qui proposent les meilleures performances, les plus hautes capacités de stockages, et dont le développement industriel est le plus fastidieux. Après, on prend une bande Entreprise, on lui retire quelques applications, on lui retire de la vitesse, de la fiabilité, on en fait une bande encore excellente mais de niveau inférieur à la bande Entreprise et on obtient la LTO. La bande LTO est excellente, elle représente pourtant l’entrée de gamme de la technologie de bande, une technologie dont le haut de gamme est habité par la 3592 et la T10000.

Vous dites on lui retire de la vitesse et de la fiabilité, mais la LTO est quand même moins chère que la 3592 ou la T10000 ?
Ce n’est pas si évident que ça. A l’acquisition on constate une variance de coût allant de 15% à 30%, mais pas à l’utilisation. Sur des utilisateurs qui ont une échelle de stockage inférieure à 3-4PB, la LTO7 me paraît plus recommandable, encore que nous avons vu des cas d’utilisateurs qui voulaient de la vitesse à tout prix. Or, qui dit vitesse dit 3592/T10000. Par contre, lorsque nous abordons des utilisateurs qui stockent déjà pour plus de 5PB de données, la bande Entreprise est plus avantageuse. Prenez juste le cas de l’espace au sol, nous parlons avec des utilisateurs qui ont plus de 60 000 bandes en stock et qui paient entre 20 000 eu et 30 000 eu par mois de coût de location d’espace. De l’autre côté, on sait qu’une bande T10000E d’Oracle contiendra en fin d’année l’équivalent de 15 cartouches LTO4. Cela veut dire qu’on peut convertir 30 000 bandes LTO4 en 2000 bandes T10000E. La différence du coût d’achat du matériel est absorbée en moins d’un an. A cela, il faut ajouter les coûts “autres” qui viennent parfois impacter durement le calcul du coût réel à l’utilisation : l’exactitude du coût d’utilisation en stockage de données devrait prendre en compte la sécurité des données (intégrité de données supérieure, conservation de données dans le temps plus efficace que la LTO). Nous devons également considérer un autre facteur, l’efficience, c’est-à-dire le résultat obtenu en rapport à l’investissement effectué. De tout façon le client est roi et il doit choisir ce qui convient le mieux à son entreprise, mais pour moi, il n’y a pas photo entre la LTO et la T10000 dès lors qu’on dépasse les 5PB de données stockées ou à stocker.

Venons-en aux critiques sur la technologie de bande. Quels sont les défauts ou principales critiques contre la bande ?
Ce sont deux sujets différents. Les défauts ne correspondent pas toujours à la critique et vice versa. Les défauts, ce sont nous, les gens qui ont constitué la famille de la bande. Quant aux critiques, il y en a deux qui sont récurrents, la manipulation physique de la cartouche et le fait que personne ne fut présent le jour où l’utilisateur a eu une question ou un problème. Ce deuxième problème est le plus grave à mon sens : la bande a énormément souffert de la suffisance de ceux qui devaient aider, encadrer et soutenir les utilisateurs.

Commençons par la manipulation physique des cartouches…
C’est un point très important. Je commencerai par dire que l’ensemble des problèmes liés à la manipulation des cartouches est un malentendu, encore une fois généré par le manque de communication entre les fournisseurs et les utilisateurs. Il faut savoir deux choses fondamentales sur la question : la bande, par nature, ne génère pas une manipulation excessive de la cartouche. L’importance de l’intervention physique de l’utilisateur dépend de sa propose décision quant au degré de sécurité et au nombre de slots qu’il souhaite intégrer à sa librairie. Par exemple, il m’arrive souvent de faire des configurations pour des utilisateurs qui ne veulent pas de contact récurrent avec les cartouches de bandes : autrement dit, ils ne veulent pas voir la couleur des bandes pendants 5 ans. Ils me demandent souvent de leur donner le moyen de pratiquer deux copies, qui restent au sein de la librairie. Ce n’est pas un problème pour moi, puisque l’amovibilité de la bande, le fait de la sortir de la librairie afin de la stocker sur une autre location est une mesure de sécurité contre divers incidents tels qu’un incendie, un cambriolage etc… c’est conseillé, mais si l’utilisateur se sent suffisamment en confiance avec les conditions d’utilisation de sa librairie, il peut quand même prétendre à un système bien supérieur au disque. A cela, on peut ajouter que la bande est le moyen le plus sûr pour se protéger des attaques de virus ou de hackers. En effet, le système de bande n’est activement lié au serveur que s’il est en mode de sauvegarde. Lorsque la sauvegarde est terminée, le système est en “off”, éteint, il est, donc, découplé du système informatique et les données ne peuvent plus être atteintes par la virus. Par mesure d’extrême sécurité, il arrive également que des utilisateurs pratiquent une rotation sur deux jeux de bandes différents afin que si, par malheur, un jeu est touché par un virus, le deuxième puisse quand même restituer les données qu’on y aura enregistrées.

Pour revenir sur cette question de manipulation physique de la cartouche, je conseillerais aux utilisateurs d’opter pour des librairies évolutives telles que la SL-150 et d’éviter aux maximum ces “Autoloaders” limités à 10 ou 24 slots et un lecteur ou deux lecteurs maximum, qui font que toute erreur dans l’estimation des données qu’on va enregistrer se paient au prix fort. Une librairie telle que la SL-150 est comme un lego, on doit décider soit même du nombre de slots et de lecteurs qu’on doit acquérir et on peut corriger le tir au bout de deux ou trois ans si on constate que la croissance en capacité de stockage est plus importante que prévue. Il n’y a donc aucune raison pour que la manipulation physique soit un problème chez l’utilisateur.

Enfin, les progrès exceptionnels réalisés quant à la fiabilité de la cartouche permettent aux utilisateurs de changer leurs habitudes de stockage et considérablement simplifier la charge de travail qu’exige le stockage de données sur bandes. Il est clair qu’il faut qu’on simplifie considérablement les processus de sauvegarde sur bandes et la LTO7 le permet largement.

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